Ce blog est celui de l'émission radiophonique Culture Prohibée. Produite et animée par les équipes des Films de la Gorgone et de Radio Graf'Hit, elle vous invite, chaque semaine, à découvrir divers aspects de la contre-culture à travers des émissions thématiques (le mouvement beatnik, le polar, la presse cinéma, le rock alternatif, le giallo, etc.) et des rencontres passion-nantes (interviews de Dario Argento, Bertrand Tavernier, Philippe Nahon, Costa-Gavras, etc.). Culture Prohibée est une émission hebdomadaire d'une heure diffusée le mardi à 17H sur les ondes de Radio Graf'Hit (rediffusions le samedi à 10H et le dimanche à 23H). L'émission est également diffusée sur d'autres antennes : Radio Active 100 FM à Toulon, Radio Ballade à Espéraza, Booster FM à Toulouse, C'rock Radio à Vienne, Radio Valois Multien à Crépy en Valois , Résonance à Bourges et Radio Panik à Bruxelles.
Ce blog constitue un complément à l'émission en vous proposant des interviews inédites, des prolongements aux sujets traités à l'antenne ainsi qu'un retour détaillé sur les sorties DVD et bouquins que nous abordons "radiophoniquement". Autre particularités du blog, vous fournir le sommaire détaillée ainsi que la playlist de chaque émission. Pour plus d'infos, vous pouvez vous connecter sur le FB de l'émission en cliquant ici.
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vendredi 18 août 2023

Rencontre avec Grégory Baud, directeur artistique de la compagnie théâtrale Les souffleurs d'histoires, comédien et auteur de l'adaptation de La Machine à explorer le temps (H.G. Wells)


Après, entre autres, un passage par la troupe Les Sessions Kwandies, l’aventure du « Two Men Show » via D&G, les compagnie Ambi – pour laquelle il interprète Charington dans une adaptation de 1984 – et Le moineau – avec laquelle il incarne Méliès dans La Mécanique du cœur – Grégory Baud devient directeur artistique pour Les souffleurs d'histoires. La troupe joue actuellement La Machine à explorer le temps.

Culture Prohibée : Comment pouvez-vous nous présenter la troupe des Souffleurs d'histoire ?
Grégory Baud : « D'une manière très simple, nous sommes quinze sur scène, mais pour La Machine à explorer le temps, nous sommes cinq avec, en plus, Mylène Crouzilles, la metteuse en scène (puisque dans cette création, j'incarne l'explorateur du temps) et le régisseur. »

CP : Comment vous est venu précisément l'idée de monter La Machine à explorer le temps ?
GB : « Déjà, tout vient du fait qu'enfant, j'ai adoré le film de George Pal. Naturellement, j'ai lu le livre d' Herbert George Wells et, par la suite, pour préparer la mise en scène, je n'ai pas voulu tirer ma création vers la tragédie : faire disparaître Weena comme dans le roman ! Mais je voulais que son personnage amorce une forme d'évolution… Il y a quelques points que j'ai laissé dans l'ombre, exprès pour avoir ensuite un dialogue avec le public. Un dialogue pour savoir si, d'après le public, l'explorateur du temps retrouverait Weena, ce que suggéraient, pour la plupart, les spectateurs. Car, exprès, Wells nous explique que l'explorateur du temps part ensuite avec un appareil photo, mais la simple idée d'une romance entre les deux personnages ne me suffisait pas…
Dans la dernière adaptation de
Time Machine, que je n'ai pas franchement aimé, il y à, toutefois, ce passage où le personnage, au début du film, à l'aide de sa machine, tente plusieurs fois de sauver sa promise, en vain... Il essaie pour Weena.
Dans le livre, l'Explorateur du temps se conduit comme un professeur trouvant des Éloïs livrés à eux même... comme des enfants, avec leurs frayeurs d'enfants ! »


CP : Votre pièce est très politique également. Quant aux effets spéciaux, ils sont fabuleux. Je pense à la première machine qui disparaît dans une gerbe de lumière aveuglante... le tout dure à peine un seconde ou deux, c’est un très beau travail d’illusionniste...
GB : « Oui, merci. Herbert George Wells, dans son roman, dénonçait déjà son époque, les dérives de la première période industrielle, la lutte des classes qui s'amorçait... ce qui résume presque son roman, finalement. Au cours des années, il y a eu l'évolution de la surconsommation, à laquelle j'ai greffé, dans mon adaptation, la progression des systèmes de télécommunication – ce qui donne lieu, parfois, à des gadgets dénués de sens.
Donc, ma façon d'orienter mon discours sur la société de consommation était présente d'une autre manière dans la narration du livre, dans ses théories et, plus généralement, dans tout l'aspect sombre de la science fiction, dans l'anticipation. Il ne faut pas oublier, non plus, de mentionner qu'Herbert George Wells avait relevé dans son livre le principe du Soleil finissant par avaler la Terre, pour recharger ses batteries.
Nous continuons toujours de jouer la pièce, qui nous donne beaucoup de joie. J’ai envie de jouer, parfois, autre chose que des pièces de Molière ou de Racine... et le public semble apprécier. »


CP : Quels sont vos projets ?
GB : « Mes deux prochaines pièces sont deux créations très différentes. La première, Al Capone, est une pièce servant à démythifier une sorte de légende glorifiante autour d'Al Capone. Cette démythification de la séduction du gangstérisme s'appuie précisément sur l'autobiographie d'Al Capone, qui s’est livré à une sorte de confession avant sa mort, à 48 ans. Je pense que ça va donner lieu à un travail de création avec des étudiants.
Quant au second projet, c'est un peu différent, ça s’intitule :
Comment j’ai été stupide. C’est l'histoire d'un homme un peu trop cérébral et qui pense retrouver le bonheur en redevenant stupide... idiot... naïf... Voilà, vous savez tout… pour le moment. »

Entretien réalisé par Antoine Cervero le 31 juillet 2023

Si vous voulez voir cette merveilleuse pièce pour petits et grands aux nombreux morceaux de bravoure, tel ce magnifique ballet pantomime entre l'explorateur et Weena, cliquez sur ce lien, toutes les dates des prochaines représentations y figurent.

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