Ce blog est celui de l'émission radiophonique Culture Prohibée. Produite et animée par les équipes des Films de la Gorgone et de Radio Graf'Hit, elle vous invite, chaque semaine, à découvrir divers aspects de la contre-culture à travers des émissions thématiques (le mouvement beatnik, le polar, la presse cinéma, le rock alternatif, le giallo, etc.) et des rencontres passion-nantes (interviews de Dario Argento, Bertrand Tavernier, Philippe Nahon, Costa-Gavras, etc.). Culture Prohibée est une émission hebdomadaire d'une heure diffusée le mardi à 17H sur les ondes de Radio Graf'Hit (rediffusions le samedi à 10H et le dimanche à 23H). L'émission est également diffusée sur d'autres antennes : Radio Active 100 FM à Toulon, Radio Ballade à Espéraza, Booster FM à Toulouse, C'rock Radio à Vienne, Radio Valois Multien à Crépy en Valois , Résonance à Bourges et Radio Panik à Bruxelles.
Ce blog constitue un complément à l'émission en vous proposant des interviews inédites, des prolongements aux sujets traités à l'antenne ainsi qu'un retour détaillé sur les sorties DVD et bouquins que nous abordons "radiophoniquement". Autre particularités du blog, vous fournir le sommaire détaillée ainsi que la playlist de chaque émission. Pour plus d'infos, vous pouvez vous connecter sur le FB de l'émission en cliquant ici.
Vous pouvez écouter et télécharger l'émission sur le site des Films De La Gorgone.

mercredi 25 juillet 2018

Lectures - La playlist de l'été 2018 - Episode 4 : Racket de Dominique Manotti (Collection Equinoxe-Les Arènes)


Si vous suivez attentivement notre émission et jetez un coup d'œil régulier aux différentes élucubrations que nous publions sur ce blog, vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes de grands admirateurs de l'écrivaine Dominique Manotti. C'est en 2010 que notre ami Youenn (auteur de la photo ci-dessous) l'avait longuement interviewée (c'est à lire ici), lors de la sortie de Bien connu des services de police (Série Noire-Gallimard). En 2013, elle était venue dans notre émission présenter son ouvrage L'évasion (Série Noire-Gallimard-cliquez sur ce lien pour entendre). L'année suivante, à la Médiathèque de Thourotte, nous l'avions invitée à venir co-animer un débat public consacré à l'Italie avec l'auteur transalpin Giulio Minghini (Tyrannicide-Editions NiL), quelques bribes de ces échanges peuvent se télécharger en suivant ce lien. Lorsque, en 2015, Or noir (Série Noire-Gallimard) a été publié, elle est venue dans notre émission (ça s'écoute ). Depuis, Dominique Manotti a quitté la Noire. C'est dans la Collection Equinox (Les Arènes) qu'a été publié Racket, son nouveau livre. Tout naturellement, nous sommes allés à la rencontre de celle qui vient de signer l'un des meilleurs bouquins de ce premier semestre 2018. L'entretien sera diffusé dans nos émissions de rentrée, en attendant, en voici un petit avant-goût.


Racket s'inspire librement de l'affaire Alstom. Rappelez-vous, en 2014, Alstom Energie "se vend" à l'américain General Electric dans des conditions singulières. Une cession durant laquelle l'Etat a été roulé dans la farine et qui s'est déroulée alors que la justice étasunienne condamnait ce fleuron de l'industrie française à une amende record de 772 millions de dollars pour corruption. L'affaire "choque" Dominique Manotti, car "ce n'est absolument pas une histoire isolée, c'est une histoire récurrente. Disons que, le nombre de fleurons de l'industrie française qui sont rachetés par des américains, bien souvent, est quand même très élevé ". Aussi, fidèle à sa formation d'historienne, Dominique Manotti commence à se documenter, à consulter tout ce qui existe sur cette sombre histoire de rachat, son constat est sans appel : "Je suis tombée sur des choses absolument étonnantes. Ce que j'appelle, moi, des trous noirs. C'est à dire, des faits absolument pas expliqués. Et, à partir de là, je me suis dit, s'ils ne sont pas expliqués, pas commentés, c'est qu'il y a quelque chose derrière. Donc, s'il y a quelque chose derrière, je vais aller voir".


Dans Racket, c'est plutôt Noria Ghozali, fraîchement virée de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) qui va fouiner. L'un des personnages fétiches de Dominique Manotti, qui fut campé au cinéma par Rachida Brakni (cf. photo ci-dessus) dans l'excellente adaptation de Nos fantastiques années fric (Rivages/Noirs) par Eric Valette (Une affaire d'Etat-2009), se retrouve à bosser à la DR-PP (Direction du Renseignement de la préfecture de Police de Paris), dirigeant un duo affilié à la sécurité des entreprises. Travailleuse, obsessionnelle et déterminée, Noria Ghozali sent bien qu'elle s'attaque à un gros poisson. Aussi, elle file demander les conseils d'un policier retraité désormais professeur à Sciences Po et fin connaisseur du fonctionnement des grands groupes industriels : Théodore Daquin. Daquin, LE héros de Dominique Manotti, flic homosexuel bon vivant et immensément cultivé, dont les lecteurs avaient pu découvrir la jeunesse dans l'excellent Or Noir. Dominique Manotti l'avoue, elle s'est "beaucoup amusée" à le transformer en vieux sage dans Racket. Noria Ghozali s'amuse moins, par contre, découvrant un monde peuplé de salopards qu'elle n'arrive pas à aimer. Et c'est difficile de travailler sur des personnes que l'on considère comme antipathiques. Pourtant, avec ses deux acolytes, elle va tout mettre en oeuvre pour tenter de comprendre ce qui se passe dans l'entreprise Orstam.



C'est vrai que ce n'est pas simple, entre un dirigeant emprisonné aux States, des margoulins adeptes de la corruption qui tombent comme des mouches et quelques barbouzeries, Noria et ses collègues doivent se démener. Mais pour eux, une chose est sûre, les ricains sont en train de braquer Orstam, joyau de l'industrie française. Comme d'habitude chez Dominique Manotti, le récit est haletant, le style est sec, tranchant comme une lame. Le lecteur ne peut s'empêcher de tourner la page. Sans doute est-ce du au fait qu'elle écrit au présent, ce qu'elle juge "très important" et comme étant "une influence du cinéma". Elle ajoute que "l'utilisation du présent dans un roman crée un type de rapport qui est différent entre l'auteur, le lecteur et ce qu'il est en train de lire, par le présent l'auteur est à la même hauteur que le lecteur". Le présent, c'est aussi le temps de l'action, Dominique Manotti arrive même, avec Racket, à rendre trépidante une intrigue centrée sur l'économie. Pour Dominique Manotti, "le roman a déserté le champ de l'économie", aussi elle "écrit pour que ce soit romanesque, que les gens s'accrochent au roman". Elle pense que "c'est un champ qu'il faut ré-enchanter par le roman parce que c'est la seule façon d'arriver, à la longue, à une conscience collective plus forte". Difficile de lui donner tort tant Racket est un portrait d'une justesse absolue de la société française d'aujourd'hui. Racket est, tout simplement, l'un des meilleurs livres de Dominique Manotti avec Nos fantastiques années fric et Bien connu des services de police. Vous savez ce qui vous reste à faire : Foncez chez votre libraire !

Hanzo

lundi 16 juillet 2018

Lectures - La playlist de l'été 2018 - Episode 3 : Les essais cinéma avec Virgin Suicides de Sofia Coppola par Pierre Jailloux (Collection Contrechamp-Editions Vendémiaire) & Tony et Ridley Scott, frères d'armes par Marc Moquin (Playlist Society)


Se replonger dans des bons vieux classiques du Septième Art pendant que les autres font bronzette est une des activités favorites du cinéphile en période estivale. Et pour cela, quoi de mieux que deux bons livres sur le cinoche au format poche, ou presque (info utile lorsque le soleil est à son zénith). Commençons par le commencement avec un ouvrage autour d'un premier long-métrage, et pas n'importe lequel, puisque c'est le meilleur de sa réalisatrice Sofia Coppola : Virgin Suicides.


Signé Pierre Jailloux, déjà coauteur, en 2017, d'un fabuleux livre collectif sur Jacques Tourneur (Capricci), Virgin Suicides de Sofia Coppola (Collection Contrechamp-Editions Vendémiaire) est une analyse très poussée de cette mise en images romantique d'un fait divers sordide : Le suicide de cinq jeunes sœurs. Belles, blondes et intelligentes, les frangines Lisbon vivent une vie paisible (en apparence) dans une banlieue étasunienne huppée durant les années 70 ; d'où l'incompréhension devant leur suicide. Le film, adapté d'un livre de Jeffrey Eugenides, est narré 25 ans après les faits par un homme qui, adolescent, avec ses potes, était tombé en amour devant les jolies sœurettes Lisbon. Pourquoi se sont-elles données la mort ? Parce qu'elles étaient élevées dans un climat catholique pesant ? Parce qu'elles s'ennuyaient ? De nombreuses questions hantent Virgin Suicides, Pierre Jailloux tente de décrypter tout cela.


L'ouvrage est articulé autour de différentes thématiques qui visent à éclairer Virgin Suicides, mais aussi le reste de la filmographie de Sofia Coppola. Certaines analyses de Jailloux sont très bien vues, telle celle consacrée au Complexe d'Andromède, passionnante. Chaque argument puise sa source dans un élément de la filmographie de Sofia Coppola. La thématique Fashion Victim dénote une connaissance particulièrement poussée du travail de la réalisatrice par l'auteur. Quant au rapprochement "arthurien" (version Alfred Tennyson) à travers l'évocation de La Dame de Shalott, il est très pertinent et ouvre de nouvelles perspectives sur le film. Si Jailloux délivre une analyse aussi juste, c'est parce qu'il ne tombe pas dans le piège de l'extrapolation. Il s'appuie sur l'analyse de la mise en scène, à l'image de ses quelques lignes intitulées Remplissages. En bref, Virgin Suicides de Sofia Coppola par Pierre Jailloux vient enrichir, en qualité, la collection Contrechamp (Editions Vendémiaire), vivement le prochain titre.


Il y a un autre éditeur que nous aimons beaucoup dans la rédaction de Culture Prohibée, c'est Playlist Society. Son catalogue s'enrichit d'un nouveau titre, Tony et Ridley Scott, frères d'armes de Marc Moquin. Ce dernier, réalisateur de courts et de pubs à ses heures perdues, a une double actualité avec la sortie en librairie du premier numéro du mook dont il est le rédac'chef : Revus & Corrigés. La revue se consacre à l'actualité du cinéma de patrimoine (en gros, les films tournés entre 1895 et les années 2000 - choix plutôt vaste).


Moquin voue son étude à deux frères qui ont connu des trajectoires différentes, l'un est adulé par la critique depuis son premier long, Les duellistes (1977), primé à Cannes, l'autre est régulièrement vilipendé, accusé de produire un cinéma abrutissant et décérébré (Top Gun-1986). Et pourtant, leurs réalisations ont de nombreux points communs, ce que tente de démontrer Marc Moquin dans Tony et Ridley Scott, frères d'armes. Il y parvient, non sans panache, arguant que si Ridley Scott est connu pour ses classiques SF (Alien le huitième passager en 1979, Blade Runner en 1982) et ses épopées historiques (1492 : Christophe Colomb en 1992, Kingdom of Heaven en 2005), il a toujours réalisé, comme son frère, des "films mondes dans lesquels l'humain est au cœur des systèmes politiques qu'il combat". Si Ridley Scott, l'auteur maniaque, a toujours eu une vision assez pessimiste, Tony, le faiseur formaliste, s'est, quant à lui, révélé humaniste, n'hésitant pas à accorder la rédemption à ses personnages (True Romance en 1993, Man of Fire en 2004).


Né en 1937, Ridley est l'aîné, il a toujours veillé sur Tony (1944-2012), plus particulièrement durant une enfance compliquée. Comme nous le rappelle l'ouvrage, le père des frangins était militaire, d'abord dans une Allemagne en reconstruction puis dans l'Angleterre industrielle qui inspira à Ridley l'aspect rétro-futuriste de son Blade Runner. Cet environnement particulier explique, sans aucun doute, la volonté des frères à construire des univers hors-normes. Moquin effectue quelques rapprochements passionnants, entre le politisé USS Alabama (1995) et le moyen A armes égales (1997), par exemple, ou entre le radical Domino (2005) et l'émouvant Thelma et Louise. Alors, Tony était-il le plus fragile des deux ? Personne ne le sait, en tout cas, il s'est donné la mort le 19 août 2012 et, depuis, le cinéma de Ridley Scott est encore plus nihiliste. A une exception près, comme le fait remarquer Moquin, Seul sur Mars (2015), réalisé après le décès de Tony. Un film dans lequel Ridley fait preuve d'une confiance inébranlable en l'être humain, en son intelligence, comme un dernier hommage à Tony. Vous l'aurez compris, Tony et Ridley Scott, frères d'armes (Playlist Society) de Marc Moquin est un ouvrage indispensable pour les amateurs de cinéma "Scottien".

Hanzo

vendredi 13 juillet 2018

La boutique des Films de la Gorgone fermée deux semaines


La boutique des Films de la Gorgone, structure associative qui coproduit Culture Prohibée (avec Radio Graf'hit) est fermée du 14 au 29 juillet.

Lectures - La playlist de l'été 2018 - Episode 2 : Centaur Chronicles Volume 2 Les Origines de Jean-Michel Ferragatti, Marti, Eric van Elslande, Reed Man & Jean-Marie Minguez publié aux Editions FGProd


Jean-Michel Ferragatti est un grand spécialiste des comics du golden age. Il avait publié, en 2016, une étude épatante sur le sujet intitulée L'histoire des Super-Héros (L'âge d'or 1939-1961) Les publications américaines en France (Neofelis Editions), nous l'avions interviewé au sujet de cet ouvrage, ça s'écoute ici. Bien entendu, tel Arrow, ce passionné a plus d'une corde à son arc. Il est également scénariste de bande-dessinée, ou plutôt, de comics à la française. En 2017, il écrit le premier tome d'une saga ambitieuse rassemblant les héros d'un éditeur aujourd'hui oublié, Centaur Comics. Cela donne Centaur Chronicles Volume 1 La renaissance, une uchronie qui fait découvrir au lectorat un univers foisonnant. Cette BD haletante, au doux parfum de serial, modernise, avec beaucoup d'habileté, une galerie de personnages paraissant, de prime abord, fort désuète. Au final, Centaur Chronicles Volume 1 La renaissance, s'avère être une très bonne surprise. Pour en savoir plus, nous avions échangé quelques mots avec l'auteur que vous pouvez entendre ici. Lorsque nous avons appris la sortie de Centaur Chronicles Volume 2 Les Origines, nous avons dévoré ce nouvel opus avant d'aller à la rencontre de Jean-Michel Ferragatti (cf. photo ci-dessous) pour un nouvel entretien. Vous pourrez écouter cette entrevue dans nos émissions de rentrée. En attendant, plutôt que de nous livrer à une chronique classique, nous avons préféré laissé Jean-Michel Ferragatti répondre à quelques questions concernant Centaur Chronicles Volume 2 Les Origines.


Bonjour Jean-Michel Ferragatti, avant d'aborder cet album, peux-tu nous en dire plus sur ta propre personne ?
Bonjour Jérôme, ainsi qu’à tous les lecteurs du blog de Culture Prohibée. Alors, je suis un fan de comics depuis maintenant presque 40 ans et ma découverte de Strange. J’ai longtemps collectionné, comme simple lecteur, ces merveilleuses publications. Puis, à l’adolescence, je m’en suis éloigné jusqu’à vendre ma collection pour financer d’autres projets. Vers la fin de mes (longues) études, j’ai commencé à glaner quelques pièces que j’avais possédées et puis, petit à petit, j’ai reconstitué quelques petites séquences. Jusqu’au jour où j’ai racheté une collection quasiment complète de tout ce qui avait été publié en France de Marvel Comics. En essayant de compléter les quelques manques, j’ai commencé aussi à acheter tout ce qui était paru chez DC Comics en France auprès, notamment, de feue la librairie Dans la Gueule du Loup de mon ami Claude Eloy. Et ce diable d’homme m’a ensuite lancé sur les publications françaises de super-héros d’avant Lug. J’ai alors découvert un monde inconnu que j’ai exploré jusqu’à en faire un livre publié chez Neofelis. C’est à cette occasion que j’ai exploré le monde des super-héros de Centaur Comics.


Tu es avec nous pour aborder Centaur Chronicles, peux-tu revenir sur le concept de ces albums singuliers ?
Centaur Chronicles est un projet qui fait revivre des personnages américains libres de droits publiés entre 1936 & 1942 en leur donnant une suite « moderne » (qui se passe en 1959). Notre projet comporte plusieurs axes. Le premier est la cohérence de nos épisodes modernes avec les épisodes originaux. D’ailleurs, nos albums sont constitués pour moitié d’épisodes modernes qui font résonnance avec les épisodes originaux qui constituent l’autre moitié. Le tout est complété de rédactionnel qui explore l’histoire de l’éditeur original Centaur Comics et des auteurs de l’époque. Cela nous amène au deuxième axe qui est que nous relisons l’histoire des comics telle que nous la connaissons au travers de l’histoire fictionnelle de Centaur Chronicles. Nous évoquons ainsi le golden age, la croisade anti-comics puis le sujet de notre premier story arc, le renouveau des super-héros pendant le golden age. Tout cela s’articule autour d’une question simple. Comment aurait évolué notre monde si des personnages disposant de superpouvoirs existaient réellement ? Il en découle un monde fictionnel légèrement uchronique. Et bien entendu, tout plein de surprises scénaristiques qui donne une unité à cet univers créé à partir de personnage isolés.


Travail historique, recréation d'un univers complet, restauration de comics du golden age... ça fait beaucoup de travail. Peux-tu nous présenter ton équipe ?
Nous avons Jean-Marie Minguez comme cover artist, Marti comme dessinateur & encreur, Eric van Elslande sur les couleurs modernes et Reed Man sur la restauration des épisodes originaux (et également sur les couleurs modernes du premier volume). Mais également Aurore & Jean-Marc sur la relecture et Pierre sur la maquette. Quant à moi, je m’occupe du scénario, des traductions, du rédactionnel & de l’édition du projet.

Peux-tu nous rappeler l'histoire du volume 1 et, brièvement, nous présenter le volume 2 ?
Renaissance (le premier volume) a pour but de familiariser les lecteurs avec les personnages de l’univers Centaur. Il se passe en 1959 et, suite à un événement exceptionnel, les personnages vont sortir de leur retraite pour revisiter leur passé et en trouver l’origine. Les Origines (le deuxième volume) va nous révéler quelles est le lien qui unit quasiment tous les personnages Centaur (les surpuissants mais aussi certains autres). Nous nous appuyons sur les origines originelles des personnages qui en ont pour les mettre en perspective, mais aussi donner nos propres origines des autres qui n’en bénéficiaient pas, et, bien entendu, faire avancer l’intrigue globale du story arc.


Comment vois-tu l'avenir des Centaur Chronicles ?
Alors, le premier story arc s’étendra sur 4 volumes. Le troisième est déjà entièrement crayonné et nous lancerons prochainement une campagne de crowfunding pour son lancement. Il y aura d’ailleurs quelques surprises ! Nous prévoyons aussi, dans le même temps, de lancer une campagne de crowfunding pour une version anglaise du premier volume ! Et puis en 2020, la conclusion du premier story arc. Nous avons ensuite en tête pleins de projets, si les lecteurs nous restent fidèles. Un deuxième story arc en deux volumes. Un projet spécial, Secret Origins, également en deux volumes, avec les origines définitives de douze personnages par douze auteurs français emblématiques de la scène comics. Tous les personnages de l’univers Centaur n’étant pas des super-héros nous avons aussi des projets de spin-off autour du western, polar, espionnage & occultisme. Enfin, l’idée d’un troisième story arc est en train de germer dans mon cerveau. Et puis, dans nos rêves les plus fous nous pensons à des déclinaisons multimédias (jeux vidéo, série télé, films…).

Hanzo
Pour acheter les deux volumes de Centaur Chronicles, cliquez ici.

lundi 9 juillet 2018

Jeu-concours Editions La Bibliothèque : Harold de Louis-Stéphane Ulysse à gagner !!!


Surveillez bien la page Facebook des Films de la Gorgone-Culture prohibée, en effet, grâce à notre partenaire Les Editions La Bibliothèque, nous organisons un concours qui va vous permettre de gagner un exemplaire du roman noir cinéphilique (plus d'infos sur ce livre ici) de Louis-Stéphane Ulysse, Harold : Soyez attentifs !!!

samedi 7 juillet 2018

Du nouveau dans la boutique des Films de la Gorgone


Les Films de la Gorgone, qui coproduisent Culture Prohibée, participent également à l'édition de fanzines dans le cadre d'un partenariat avec Sin'Art. Toutes les couleurs du Bis, de Stéphane Erbisti (écoutable en interview ici et ici), et Grausam Rouge viennent tout juste de sortir de l'imprimerie... Et ils sont déjà dans la boutique des Films de la Gorgone.
Au sommaire de Grausam Rouge N°5, le fanzine spécialisé dans la repro d'affiches et de photos d’exploitations, Blue Holocaust, le chef d’œuvre glauque de Joe D’Amato.
Toutes les couleurs du Bis, dont c'est déjà le dixième opus, s'attarde sur la carrière de la très belle actrice Alexandra Daddario (True Detective, Texas Chainsaw 3D).
Ces deux revues, richement illustrées, sont disponibles dans la boutique des Films de la Gorgone, pour faire vos emplettes cliquez sur le lien suivant : http://www.lesfilmsdelagorgone.fr/topic2/index.html

vendredi 6 juillet 2018

Lectures - La playlist de l'été 2018 - Episode 1 : Harold de Louis-Stéphane Ulysse publié aux Editions La Bibliothèque


L'été, paraît-il, est une saison propice à la lecture, l'occasion pour notre rédaction de vous faire part de nos derniers coups de cœur. Les bouquins abordés sur notre blog pendant la période estivale seront chroniqués dans nos émissions de rentrée, certains en compagnie de leurs auteurs. Débutons cette saison 2018 avec Harold de Louis-Stéphane Ulysse publié par les Editions La Bibliothèque. Louis-Stéphane Ulysse n'est, d'ailleurs, pas un complet inconnu pour les fidèles de Culture Prohibée puisqu'il était venu, en avril, nous causer de son essai historique en deux volumes intitulé Une histoire du western paru chez Carlotta films (ça s'écoute en cliquant ici). Harold est un roman noir se déroulant dans l'univers du cinéma qui a déjà été publié il y a huit ans. Aussi, cette nouvelle édition est une sorte de director's cut avec des ajouts et des modifications, tel que le souligne l'écrivain : "Je voulais présenter une édition qui soit un petit peu différente de la première. Le début et certains chapitres sont un peu différents. Mais, ça reste quand même, globalement, le même texte". Et justement, ce texte, de quoi parle t'il ?


L'ouvrage nous présente les mésaventures d'un corbeau nommé Harold. Et oui, vous avez bien lu, un corbeau. Mais pas n'importe lequel, non, Harold est l'un des volatiles travaillant sur le tournage du chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock, Les oiseaux. Dans un premier temps, le lecteur suit le parcours de ce drôle d'oiseau et le sort, souvent malheureux, de ses différents propriétaires. Puis, Harold débarque sur le set de Big Hitch. C'est là qu'il rencontre Tippi Hedren. Il tombe sous le charme de cette blonde sophistiquée et devient son ange gardien. Malheur à celui qui veut importuner la belle car la bête veille, adoptant des attitudes parfois effrayantes. Louis-Stéphane Ulysse affirme que "L'idée, c'était de faire un personnage qui soit aussi complexe qu'un être humain. Il est le témoin actif de tout un univers : Les studios d'Hollywood, la mafia qui venait aux studios". En effet, le petit monde gravitant autour du tournage s'avère parfois peu recommandable. Chase, le dresseur d'Harold, va être entraîné, bien malgré lui, dans une sordide affaire criminelle. De voyous il est d'ailleurs beaucoup question dans Harold, le lecteur devra toutefois démêler le vrai du faux, Louis-Stéphane Ulysse s'amusant à mélanger personnages de fiction et personnalités réelles, tel le légendaire truand Mickey Cohen.


Harold, comme tout bon roman noir, n'est pas qu'un simple polar, il trace le tableau d'une société. En l'occurrence, celui de l'Amérique du début des années soixante. L'auteur explique que, "Si on rendait compte de l'époque où se passait l'action, on rendait compte aussi de personnages qui avaient une représentation du monde qui n'est pas du tout la notre aujourd'hui. Ils voyaient tout plus grand. Ce sont des gens qui sortaient d'un trou noir, qui était la seconde guerre mondiale, et qui disaient que demain, après-demain, les générations à venir n'iraient plus sur la lune mais sur Mars". Ce portrait, très documenté, des USA durant les 60's, donne l'occasion à Louis-Stéphane Ulysse de faire un parallèle avec les années 2010 : "Aujourd'hui, le processus est totalement inversé. On se dit : Qu'est ce qu'on va laisser aux générations qui sont derrière nous ? Alors qu'à l'époque, c'est le contraire. Les gens ont une vision encore un peu cowboy qui consiste à conquérir de nouveaux espaces, des territoires. Je trouvais que c'était marrant de traiter de cette époque-là pour éclairer la notre sur ce qui lui manque : Le mythe, le rêve, des gens plus grands que la vie", comme le mogul Lew Wasserman, patron d'Universal Studios, employeur d'Hitchcock pour Les oiseaux.


Alfred Hitchcock, dont la relation avec Tippi Hedren est ici décortiquée, est un tel génie que Louis Stéphane Ulysse n'arrive pas à complètement le détester : "C'est un gros petit garçon qui est dans son art, sa création, qui, à un moment, ne comprend pas qu'on lui résiste. C'est un drôle de lascar". Hitch qui, à l'époque, voit son cinéma évoluer, tel que le souligne l'auteur : "Quand il a arrêté de travailler avec Alma, sa femme, son cinéma a basculé vers autre chose". Alma Reville était l'épouse et la scénariste d'Hitchcock. Leur collaboration débute en 1927 avec Le ring et se termine avec Le grand alibi en 1950. Selon Louis-Stéphane Ulysse, "On peut faire une projection, à partir de Psychose, sur ce vers quoi va le cinéma d'Hitchcock. Ce qui est fascinant c'est que ce mec, qui a fabriqué du chrome, des icones, de l'image parfaite, ne fait pas exactement ça avec ses derniers films. Quand on pense à Frenzy, tout est laid. Et en même temps, moi je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée qui dit qu'il est en plein déclin au moment de Frenzy. /.../ On peut dire qu'il aurait réalisé des films pornos à la fin de sa vie, car dans ses derniers films /.../ il montre de plus en plus. Il a beaucoup suggéré, il ne suggère plus du tout".


Harold est donc, tout à la fois, un livre captivant sur le tournage d'un des plus grands films de l'histoire du cinéma, un roman noir haletant, et une tragique histoire d'amour qui finit par basculer dans le sordide. Louis-Stéphane Ulysse, adepte de la concision, sait donner à son lectorat l'envie irrépressible de tourner la page. Difficile, en effet, de stopper la lecture d'Harold dès lors qu'on l'a débutée. Cerise sur le gâteau, dès que le lecteur a refermé l'ouvrage, l'expérience continue sur la toile avec un blog passionnant. L'auteur précise : "Il y a plein de documents qui m'ont inspiré. Il fallait les stocker et qu'ils puissent être accessibles. Ce type de roman doit avoir un prolongement sur Internet afin que l'on puisse trouver des archives, des bonus". Vous savez ce qui vous reste à faire après avoir lu Harold, vous rendre sur le blog du même nom en cliquant sur ce lien. Pour en savoir encore plus sur le corbeau, rendez-vous à la rentrée pour écouter l'entretien que nous a accordé Louis-Stéphane Ulysse. Maintenant, vous savez ce qu'il vous reste à faire, allez acheter Harold chez votre libraire et filez le lire sur la plage. Et puis, si votre épicier ne l'a pas en stock, pas de panique, la semaine prochaine nous vous offrirons trois exemplaires de ce délicieux roman noir (merci à notre partenaire les Editions La Bibliothèque), surveillez notre profil Facebook.

Hanzo

mardi 3 juillet 2018

Podcast réparé


Faisons comme Ron Burgundy et son équipe, fêtons la réparation du podcast !!!

Podcast en panne


Bonjour à toutes et à tous, comme vous avez pu le constater, notre podcast est en panne depuis deux jours. En effet, Radio Graf'Hit, antenne coproductrice de Culture Prohibée qui héberge le podcast, rencontre un problème de serveur. C'est en cours de réparation. Normalement, d'ici ce soir, la situation sera rentrée dans l'ordre. Merci à Léo qui doit suer à grosses gouttes pour vous permettre d'écouter votre émission préférée.