dimanche 9 août 2015

Les lectures de Boris : La machine à différences


Ecrit par Bruce Sterling & William Gibson
Réédité en 2010 dans la collection Ailleurs et demain (Robert Laffont)
ISBN 0-553-07028-2
Ça m'apprendra à m'avancer ! Je vous avais annoncé la lecture de ce livre, je dois donc vous en parler. À regrets, soyons francs. En écrivant sur Mona Lisa s'éclate j'avais soupiré vis-à-vis du steampunk, considérant que c'est un style avant tout graphique, esthétisant. Et bien là, concernant La machine à différences, Sterling et Gibson plongent dans le genre jusqu'au cou et nous entraînent dans leur noyade ! La machine à différences est une uchronie (puisqu'il y a beaucoup de références à un passé qui est réel) qui se situe après les « Grandes émeutes ». Pas très clair cette histoire « Grandes émeutes », elles servent de référence dans une temporalité difficilement compréhensible. Elles semblent être la raison de l'évolution de la société décrite dans l'ouvrage.Mais jamais la paire d'auteurs ne nous expliquera le pourquoi de ces émeutes. En bref, lecteur, c'est à cause d'elles, tiens-toi le pour dit : Un peu léger !


Les personnages ne sont pas inintéressants, mais il y en a peu. Curieusement Gibson a beaucoup plus de personnages quand il écrit seul qu'à deux. Je ne mets pas en doute leur bonne volonté, mais ça commence quand même à sentir le prétexte pour se retrouver entre vieux copains-je rappelle que Sterling (cf. photo ci-dessous) avait publié les premières nouvelles de Gibson dans les années 80. Les personnages sont presque tous chercheurs, ou au moins intellectuels, travaillant dans un système scientifique relevant de l’anthropomorphisme. Ils se livrent aux joutes verbales de leur époque avec des arguments de leur époque. Les dites-argumentations ne sont pas intéressantes, mal écrites, les arguments sont pauvres et tristes et les conclusions emplies de bonne moralité. C'est très lourd. Les auteurs, puisqu'ils ont choisi le steampunk, tentent tout de même le coup des ordinateurs mécaniques qui fonctionnent avec des cartes perforées, l’occasion d’un trafic de cartes dont aussi bien l'intrigue que le dénouement m'ont échappé... Le livre se divise en six parties aux titres plus ou moins mystiques. Même si l'on retrouve des personnages d'une partie à l'autre, le lien m'est apparu plutôt fumeux.


Bon, vous avez compris : Je n'ai pas aimé, mais alors pas du tout. Je me suis forcé à aller jusqu'au moment où je comprendrai le titre. Autrement dit j'ai fini le livre sans atteindre mon objectif. Ça m'a tout de même permis d'entrevoir une tentative de rapprochement d'une théorie scientifique moderne que je n'ai malheureusement pas réussi à identifier... Ailleurs et Demain est une collection dirigée par Gérard Klein, qui nous a donné beaucoup de bonnes choses pendant de nombreuses années. Néanmoins, force est d'admettre que cela fait quelques bouquins où je ne m'y retrouve plus (idem avec Jean-Pierre Andrevon). Afin que nous ne nous quittions pas sur du négatif, deux très bons points dans cet ouvrage. Tout d’abord, les descriptions de Londres, avec fog, smog et étripailleurs de toutes sortes, sont délicieuses quoiqu'un peu courtes. On en mangerait volontiers plus (et puis ça éviterait d'essayer de suivre l'intrigue). Ensuite, il faut tirer un grand coup de chapeau à Bernard Sigaud, le traducteur, qui nous livre un français d'époque très agréable, aux expressions ressorties des tombes et à l'imagination toute consacrée à l'adaptation du texte. Vraiment très chouette. Je ne sais pas ce que sera ma prochaine lecture, je n'ai pas ma pile de bouquins sous le bras, mais le cas échéant je trouverai une traduction de Bernard Sigaud, je n'aurai pas tout perdu.

Boris

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