lundi 17 août 2015

Les lectures de Boris : Il est parmi nous


Ecrit par Norman Spinrad
Publié en octobre 2010 chez J'ai lu (n° 9380)
ISBN 978-2-290-02126-2

J'adore le nom de ce gars, Spinrad, je trouve que ça en jette. Plus que son style en tout cas. J'ai un mal de chien à accrocher à son écriture, et ce de bouquin en bouquin. Ce qui est tout de même malheureux n'ayant pas non plus envie de me priver de ses excellentes idées ! Commençons par régler le problème du style: les personnages sont très stéréotypés. Mais alors très. Quand en plus ils ont un langage qui leur est propre, ça devient ridicule. Je ne saurais dire si le problème vient du traducteur ou du texte d'origine, surement un petit mélange des deux. Quoiqu'il en soit le personnage de Loxy est insupportable. Enfin bref, avec des personnages stéréotypés on ne s'attend pas à des surprises, et il n'y en a pas. Ce qui est effectivement intéressant ce sont les argumentations des différents partis.


Et venons-y. Schématiquement Spinrad articule un débat entre pro-bios et pro-technos. Voies naturelles contre voies scientifiques. L'ensemble se passe de nos jours, avec un agent provocateur qui viendrait du futur. Et le Norman, là, il avait très envie de discuter. Page 500 on n'est toujours pas plus avancé dans l'histoire, comme assez souvent avec lui en fait. Et puis, lentement, les personnages, même pénibles, prennent un fond inattendu et intéressant (probablement intéressant car inespéré). Mais ça je vous laisse découvrir. Je ne peux par contre pas passer sous silence la très bonne et très drôle idée de créer un personnage auteur de science-fiction qui nous livre un quotidien criant de vérité, dont même les abus sont joyeusement crédibles. Quelle est la part de fantasme ou de vérité, perso je m'en fiche, j'ai bien rigolé.


Ensuite, et c'est bien la marque Spinradienne, les débats sont à couteaux tirés, très bien argumentés, sans parti pris pour l'un ou l'autre des protagonistes (Il s'est tout de même éclaté avec son héros et ça se sent !). Ça a parfois, malgré tout, des relents de plaidoyer pour un monde meilleur, quelque part entre le patchouli et l'internet libre, mais ça reste bien fichu, intéressant et enrichissant. Pour ce qui est de la SF pure on repassera. Le paradoxe temporel est présent du début à la fin sans que ça ne dérange qui que se soit, ni l'auteur ni les personnages. Curieusement Spinrad semble se rapprocher de cette SF profane, béotienne, qui revendique de ne pas utiliser d'éléments futuristes impossibles (voyage supra-luminique, téléportation, etc.). Même si là il utilise le voyage dans le temps, il le situe au début de l'ouvrage, histoire de démarrer son sujet, et on n'en parle plus. Fin de la partie science de la fiction. On se situe entre l'uchronie et le mundane (cf. Bifrost). C'est à savoir: vous n'êtes pas parti pour une saga inter-univers mais pour une réflexion poussée sur l'avenir de la planète ! Le prochain est un autre Spinrad: Oussama. Voulez-vous en savoir plus ?

Boris

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