dimanche 2 août 2015

Les lectures de Boris : Mona Lisa s'éclate


Ecrit par William Gibson
Première édition française en 1990 chez J'ai lu (n°2735)
ISBN 2-277-22735-8

Vous aimez le cyber-punk ? En voici le pape, pas moins. Succès international avec son premier roman Nécromancien (Avec il a gagné le Nébula, le Hugo et le Memorial Philip K. Dick), Mona Lisa s'éclate est son troisième, qui finit également la trilogie dite Sprawl Trilogy (vautrée, affalée...). Gibson aime beaucoup les trilogies puisqu'il enchaina The Bridge Trilogy, que je n'ai pas réussi à finir... Néanmoins, les histoires étant indépendantes les unes des autres on peut attaquer par n'importe lequel (sauf par Nécromancien). Le résumé de Mona Lisa s’éclate ? Des industries extrêmement riches, des pauvres extrêmement débrouillards, un super cerveau bioélectronique pour lequel les riches vont avoir besoin de pauvres, et hop, c'est parti !


Dans Mona Lisa s'éclate Gibson pousse le côté punk jusque dans la narration. Il y a pléthore de personnages, d'ambiances, de rythmes en fonction des situations, un déferlement de marques industrielles futuristes, un argot tout aussi futuriste, et des personnages tellement imbriqués qu'une personnalité multiple est même envisageable. Honnêtement, ça ne facilite pas la compréhension, mais l'effort d'imagination que nécessite la dite-compréhension est pour le moins intense et donc enrichissant, c'est déjà un bon point. Et si comme moi vous aimez imaginer la suite de l'histoire au fur et à mesure que vous la lisez vous risquez de perdre un peu pied. En somme, Mona Lisa s'éclate est plus punk-cyber que cyber-punk. Malgré tout, les éléments se mettent petit à petit en place et l'histoire prend tout son sens en même temps qu’elle prend forme.


Il faut reconnaître à Gibson un sacré talent descriptif. En peu de lignes il réussit à poser un décor criant de vérité-sur lequel on arrête assez vite de coller le noir obscur et le rouge velours du steam-punk que l'on pourrait subodorer au début. Sa description d'un individu branché de partout sur un lit médicalisé qui pénètre un semblant de décharge vaut vraiment le détour. Ce n'est pas compliqué: j'y étais. La galerie de personnages est intéressante, à croire qu'il existe un univers physique par protagoniste. Enfin bon, bref, ce n'est pas facile à lire. C'est très imaginatif. C'est rémunérateur si on le travaille jusqu'au bout. C'est très cyber-punk. C'est un sacré bordel et c'est sacrément plaisant. Mon prochain Gibson sera La machine à différences, coécrit avec Bruce Sterling qui lui a mis le pied à l'étrier en publiant ses premières nouvelles.

Boris

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