vendredi 8 juillet 2016
Les lectures de Boris : Starfish
Ecrit par Peter Watts
Publié en 2009 chez Fleuve Noir / Collection Rendez-vous ailleurs
ISBN 978-2-265-08948-8
Peter Watts (cf. photo ci-dessous du zigue et de son chat) s'est fait connaître du public français avec Vision Aveugle, un "space opera" réussi mais assez pessimiste. Avec Starfish, en fait son premier livre originellement paru en 1999 dans les pays anglo-saxons, il nous emmène dans les abysses. Ça ne se déroule pas sur Terre. Ça pourrait, mais ce n'est pas nécessaire. En fait, ça se passe sur Terre, mais ça pourrait être ailleurs. Le huis clos est tellement oppressant que l’extérieur est subjectif. Bon, je reprends avec un peu de méthode… Des êtres humains améliorés travaillent dans les abîmes pour l'exploitation géothermique. Ils sont choisis parmi les cas sociaux (à caractère dangereux) car eux seuls peuvent résister à ces conditions d'isolement. Prenez un troupeau de psychopathes, trempez-les dans l'eau, laissez sécher sous cloche et répétez aussi souvent que possible. Vous obtiendrez une matière à roman admirablement exploitée par Watts.
La société à la surface a besoin d'énergie. C'est logiquement au plus près du cœur de la planète que l'échange thermique est le plus important. Une grosse entreprise exploite tout ça plus ou moins joyeusement, avec le dédain des grosses machines pour le menu fretin que sont les individus.
Pour couronner cette société, observée par le prisme des psychopathes, apparaît rapidement comme franchement barrée. Résumons mon résumé qui ne résume pas grand-chose : Des psychopathes sous l'eau, une société futuriste malsaine, une technologie avancée, un environnement étouffant et hypnotisant, des créatures marines que seul un biologiste marin comme Watts peut rendre crédibles, une base sous-marine qui n'inspire pas confiance, et je pourrais en rajouter.
J'ai passé toute ma lecture à naviguer entre Alien et Vol au-dessus d'un nid de coucous, le tout mâtiné de The Killer. Eh oui, c'est un parfait scénario de film, mais qui ne sera jamais produit car beaucoup trop sombre. Je reconnais, cette fiche de lecture est bordélique, mais c'est la marque de mon enthousiasme. Ce bouquin est une petite merveille. Les personnages sont délicieusement ciselés, les descriptions sont impeccables aussi bien en surface qu’en profondeur, à travers ce cauchemar Watts se permet de délivrer un message puissant… Bon, je ne vais pas vous le livrer, mais c'est vraiment ce que j'aime dans la SF, quand elle prend un caractère anticipatif et prospectif, et que si on continue d'être des cons c'est peut-être comme ça que ça finira, en attendant, Courage !
Boris
N.B. : La trilogie des Rifteurs dont Starfish est le premier volume est intégralement disponible en Pocket (cf. photo ci-dessous).
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