jeudi 23 août 2012

L’étrange vie de Nobody Owens par Neil Gaiman


Neil Gaiman retrouve son complice de la première heure, Dave McKean, pour ce court roman fantastique qui s’inscrit dans la droite lignée de Coraline. Comme pour les aventures de la jeune fille, L’étrange vie de Nobody Owens oscille entre l’épouvante et le conte initiatique dans un style humoristique propre à l’auteur d’ American gods.
Alors qu’il n’était qu’un bébé, Nobody Owens est recueilli par les habitants du cimetière se trouvant non loin de la maison de ses parents. Il a échappé de justesse à la mort, un mystérieux individu ayant assassiné toute sa famille. C’est donc sous l’oeil bienveillant des fantômes que Nobody Owens va grandir et apprendre à vivre… Seulement, le tueur est toujours à l’affût, prêt à terminer le travail pour lequel il avait été payé.


Le roman retrace la jeunesse de Nobody Owens, de sa tendre enfance à son adolescence, qui va apprendre à vivre, à connaître les vivants au contact des morts. Voilà un bien étrange paradoxe que seul Neil Gaiman (cf. photo ci-dessus) pouvait conter. À chaque chapitre, correspond une aventure différente, riche de rencontres en tout genre. Ainsi, l’auteur en profite pour dresser des portraits croustillants et plein de tendresse à l’encontre des clichés qu’imposent le genre, comme celui de cette sorcière, marginalisée par les superstitions. L’étrange vie de Nobody Owens est aussi un livre sur l’enfance et l’adolescence, ses peurs et ses révoltes. Neil Gaiman les traite avec justesse et un certain décalage, aussi, vu le genre fantastique auquel son texte appartient. D’ailleurs, il n’en oublie pas pour autant son intrigue pour tenir le lecteur en haleine lorsque ses personnages évoluent dans des univers parallèles, des mondes peuplés de créatures marginales et terrifiantes, toujours avec une pointe d’humour. Ces mésaventures sont illustrées à l’encre noire par Dave McKean, dont le talent n’est plus à prouver, dans un style très expressionniste (cf. extrait du livre ci-dessous). Un roman qui saura plaire aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes, ici, sa cible privilégiée comme pour Coraline...

Thomas Roland

L’étrange vie de Nobody Owens
Neil Gaiman & Dave McKean, Editions J’ai lu, Fantastique, 255 pages, 6,90€.

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