lundi 27 juillet 2015

Les lectures de Boris : La Digitale


Ecrit par Alfred Boudry
Publié en 2010 chez Actu SF
ISBN 978-2-917689-20-2

Alfred Boudry vient du monde du spectacle. Il est metteur en scène, rédige des règles de jeux de société, traduit des manuels d'informatique, et autres joyeusetés de ce genre. En particulier il est auteur et animateur de la Bibliothèque Nomédienne, OVNI de la SF que je vous conseille d'aller voir de plus près, ça a l'air passionnant. Mais parlons ici de La Digitale. Comme le dit la quatrième de couverture, "...un polar futuriste dynamique...". Et c'est peu de le dire. Je ne sais pas si j'ai attaqué le livre sur un rythme trop élevé ou si je me suis fait engloutir, mais "dynamique" me paraît un peu faiblard. "Hystérique" semble plus approprié. Et 179 pages ça fait peu, on en veut plus !


Alors d'accord, c'est vrai, le côté polar est un peu léger. En tout cas l'intrigue est un peu succincte. Les tentatives de suspense tombent à l'eau car dénouées facilement par le lecteur. De plus, un bandeau accompagne le lecteur au fil du livre, et si l'on y prête un peu attention il foudroie la fin. Par contre les sujets que Boudry avait envie d'aborder crèvent les yeux: justice, inégalité sociale, informatique futuriste (et crédible pour l'essentiel : Ce n'est pas une projection en l'an 3000 après la Deuxième Apocalypse!?!), népotisme et quelques autres un peu plus noyés. Mais là n'est pas, Boudry me pardonnera, le plus intéressant. C'est bel et bien le style qui vaut le détour. Ce n'est pas compliqué: l'auteur s'éclate ! Et ça va du jeu de mot pourri (5 pages pour aboutir à "Hou ! Li-po ?") à l'humour absurde (la généalogie est un vrai bonheur: du magnifique n'importe quoi !). Les références à son univers quotidien sont nombreuses et bien vues, ainsi un hospice de vieux s'appelle "le sacre du printemps".


Et point de vue rythme, c’est dément. Personnellement j'ai rincé la bête d'un seul coup, malgré un démarrage difficile ne sachant si le traitement était terriblement malin ou parfaitement con. Ce n'est pas évident de trouver un équilibre entre la vitesse de narration et la futilité des personnages mais finalement j'ai abouti dans ma quête de sens et j'ai écouté Boudry passer ses nerfs sur du papier, avec beaucoup de plaisir pour lui comme pour moi. En gros je ne le conseille pas à tout le monde. Si vous aimez la grosse cavalerie, êtes exigeants sur le sens, la forme et l'histoire, passez votre chemin. Si vous aimez les petits objets curieux et intrigants ce livre est pour vous. Il est sans prétention mais je suis très content de le posséder (et je ne le prête pas !).

Boris

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