mardi 24 juillet 2012

Les lectures de Boris : City


Ecrit par Joël Houssin
Publié en 1983 chez Fleuve Noir / Anticipation
ISBN 2-265-02333-7

Disons le tout de suite : c'est bien ! Par contre je me demande si je ne suis pas dans un cycle. En ce moment j'apprécie beaucoup les romans cyber-punk dont la construction suit celle d'une nouvelle, c'est-à-dire : pas de fioritures, droit au but, bastons en règles et tout le toutim. J'en déduis que je rajeunis.

J'admets que les qualités rythmiques de ce bouquin (qui avance à une vitesse folle) tiennent probablement du fait que Houssin écrit surtout du polar. Du Navarro comme du Commissaire Moulin, et surtout du Dobermann réalisé par le gobeur de cactus. Et ça donne à l'auteur une très bonne maîtrise de l'argot et de la vulgarité, en conservant ses personnages dans une réalité palpable donc crédible. Soit dit en passant, il a tout de même eu deux fois Le Grand Prix De L'Imaginaire (en 86 pour Les Vautours et en 92 pour Le Temps Du Twist) et en 90 Le Prix Apollo pour Argentine. Ça pose un peu le bonhomme tout de même...


En deux mots : pas d'apocalypse, les hommes n'ont pas eu besoin de ça pour tout ravager. Le système politique est simple : les candidats se retrouvent sur un ring, se tapent dessus, et celui qui passe tous les tours est président, « défiable » à tout moment par n'importe quel prétendant (prétendants élevés dans les multinationales). Par extension c'est l'anarchie totale dans la rue, où la transmutation crée genres et castes. La paix sociale (qui ressemble plus à de la dératisation) se fait par le biais de Nettoyeurs, aux véhicules parfaitement létaux et très efficaces. Histoire de pimenter le tout le président décide de venir s'installer dans le quartier le plus pourri de la ville.
N'allez pas croire que je raconte le livre, là on doit être à la page 15 à tout rompre.

J'aime aussi l'anticipation quand ça en est, et là c'en est. Houssin dresse un tableau extrêmement pessimiste mais très crédible de l'évolution politique qui influe sur la société, faisant assumer aux gouvernants leur responsabilité. Les répercussions économiques sont, bien sûr, là aussi, puisque le politicien est un produit. Il en profite également pour illustrer cette capacité d'obéissance de l'homme, se cachant derrière les ordres reçus (système de défense des SS lors de leurs procès). L’auteur sous-entend la nécessité de faire gaffe, tout le temps.


Maintenant il ne faut pas se mettre martel en tête, le bouquin reste simple, n’est pas alourdi par des tonnes de théorie, et du haut de ses 180 pages il se dévore en une heure. Mais ce faisant, comme je l'indiquais au début, City synthétise le meilleur de ce genre de littérature à publication mensuelle, à l'histoire passionnante, aux sujets intelligents et à l’illustration adroite.
Un beau boulot de genre, vraiment.

Boris

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